Un plan B vous dites ? Je réfléchi….. Comment ai-je surmonter cette peine ? Une méthode ? J’ai bien peur que ce matin je ne sache pas répondre à cette question. J’ai bien peur que ce matin ne soit pas le jour idéal pour écrire un témoignage positif et encourageant.
Je m’appelle Nadine, j’ai 55 ans. Je regarde dans le rétroviseur et toutes ces années passées, je ne vois qu’une femme normale avec une vie très normale, de travail, d’amitié, d’amour. Normale ! sauf que je n’ai pas eu d’enfants. Et aujourd’hui encore c’est une souffrance. ya pas eu de plan B.
Oui j’ai toujours tenu un journal où j’ai pu lâcher le trop plein de peine, le sentiment d’injustice, les « pourquoi pas moi ? ». Probablement que laisser couler mes larmes comme de grosses gouttes de pluie sur l’encre de mes écrits m’a soulagée, m’a permis de reprendre le court de ma vie. Mais j’ai surtout eu l’impression, durant ces 30 années, d’avoir mis un mouchoir sur ma peine pour avancer, comme les autres. Comme celles qui voyaient leur ventre s’arrondir, le sourire posé sur un visage épanoui, une sérénité, un bonheur accompli.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir pu en parler vraiment avec qui que ce soit. J’aurais peut-être dû chercher un groupe, une association pour partager, soutenir et être soutenue. Oui, c’est ça que j’aurais dû faire…..
Bien sûr, mes plus proches m’ont écoutée, un peu. Mais souvent ils n’avaient rien à dire, ils compatissaient, mais ne savaient pas comment m’aider. Aujourd’hui encore, c’est un fait. Faut faire avec. Que dire de plus ?
Mon mari avait un enfant d’un premier mariage. Et Pas le genre à faire des discours. Nous n’avons pas eu d’enfant, c’est triste mais la vie doit continuer. Et elle a continué. Je pense que j’ai passé de longues périodes avec un peu moins de souffrance. Le temps faisait son oeuvre. Il y avait régulièrement ces moments où la tristesse faisait un léger retour. Comme un voile qui se posait sur mon coeur. La nostalgie d’une famille que je ne fondrait jamais. Souvent l’été, assise sur ma serviette à la plage, je lâchais mon roman, absorbée inconsciemment par les enfants qui jouaient dans le sable, couraient dans les jambes de leur maman, dévoraient tout grelottants le 4h préparé avec amour….
Alors, c’est vrai, il y a eu la naissance de mes neveux chéris. J’ai pu les câliner, les chouchouter. Eux seuls on su remplir ce vide. Ils sont de jeunes hommes aujourd’hui. Nous avons gardé un lien unique et très fort. Et pourtant, avec leur départ dans la vie arrive à nouveau ma peine. Ils ne sont plus des petits à garder contre mon coeur. Je dois à nouveaux faire le deuil. Accepter que je suis seule. Et avancer toujours. Essayer de me faire une vie la plus douce possible.
Elle ne sera toujours qu’une vie sans enfant, sans petits enfants. Oui parce que maintenant arrive le temps des petits enfants. Mes amies entrent dans cette période de douceur où elles cajolent à nouveau, cuisinent des crêpes au nutella, profitent des grandes tablées bruyantes les We d’été…. Comme les rires, et la gaité enfantine me manquent.
OUi il y a des larmes et des soucis et des angoisses. Mais dans ma vie aussi il y a des larmes et des soucis et des angoisses et rien en face pour équilibrer. En tous les cas je n’ai pas su trouver ce qui pourrait combler le manque.
Mon chien ? Comme je l’aime mon chien. Il apporte de la joie dans la maison et reste mon fidèle compagnon.
Nous faisons toutes de notre mieux, mères ou femmes sans enfants. La vie est belle malgré tout. Il n’y a pas de plan B.
Face aux peines, au soucis que nous apporte la vie il faut juste accepter et avancer.
Voilà Catherine-Emmanuelle. Je suis heureuse de vous avoir découvert sur Facebook. Je vous remercie de me donner cette opportunité de me raconter. Je ne l’avais pas fait depuis longtemps.
Belle continuation à vous et longue vie à « FEMMES SANS ENFANT »
Nadine