Chloé Ste-Marie est bien connue au Québec. C’est d’abord par le cinéma de Gilles Carle que le public québécois la découvre dans des films tels que Cinéma,cinéma ( 1984) et Pudding Chômeur ( 1996).
Ce n’est cependant qu’au milieu de la décennie suivante qu’elle fait le saut dans l’arène musicale. Au cours des 10 années suivantes, elle lancera les albums « Je pleures, tu pleures » et » Je marche à toi ». Ce dernier album la mènera en tournée en Europe. Puis « Parle-moi » et « Nitshisseniten et tshissenitamin » sont lancés.
Aussi en 2011 elle présente l’album » Une étoile m’a dit » , un conte musical de Gilles Carle, mis en musique par François Guy.
Parallèlement à son activité artistique, Chloé Ste-Marie a pris soin de son conjoint Gilles Carle, atteint de la maladie de Parkinson. Elle s’est fait porte-voix des aidants naturels et a fondé la Maison Gilles-Carle, une maison destinée à venir en aide aux personnes en perte d’autonomie et à leurs proches aidants.
Enfin , elle prépare actuellement son prochain album.
1- Lorsque vous étiez petite Chloé, pensiez-vous un jour avoir des enfants?
Non.
2-Est-ce que les enfants sont présents dans votre vie?
Oui.
3- Quelle place occupent-ils?
Les enfants ont beaucoup occupé de place dans ma vie au cinéma. J’ai eu la chance de jouer avec des enfants dans les films « La Guêpe » , « La Postière » et » Pudding Chômeur ». C’est à travers le cinéma que j’ai pu jouer un rôle maternel auprès d’un enfant. C’est donc par l’art, par la création que j’ai pu nourrir des liens avec des enfants.
4-Avez-vous eu à faire le deuil de porter et de donner naissance à un enfant, d’être mère et d’avoir une famille?
Non.
5- Quels sont, selon vous, les préjugés les plus tenaces à l’endroit des femmes sans enfant?
Je crois que déjà, poser la question c’est mettre de l’avant qu’il y a un préjugé, alors que dans les faits, aujourd’hui, on ne sent aucun préjugé face aux femmes sans enfant, selon moi.
6-Comment envisagez-vous la vieillesse sans enfant?
De la même façon que je l’envisagerais avec des enfants. Je constate que beaucoup de personnes qui croient être supportées par leurs enfants en vieillissant se retrouvent souvent seules dans des résidences et sans visites. C’est énorme de léguer cette responsabilité à des enfants et de penser qu’ils s’occuperont de nous plus tard. Aussi, la vie est différente pour chacun: il y a des personnes âgées qui voient mourir leurs enfants avant eux et même leurs petits enfants.
7-C’est comment la vie d’une femme maintenant veuve et sans enfant? Quels sont les avantages et les inconvénients?
Il n’y a pas d’avantages, ni d ‘inconvénients: la vie est ce qu’elle est. Les responsabilités sont différentes. Je crois, comme Gilles Carle, que les enfants des autres peuvent être tout aussi importants pour moi que si j’avais les miens. C’est la jeunesse qui est importante, qui est belle, qui doit s’épanouir et prendre sa place. Dans le sillon de la philosophie du Refus Global, je trouve que les rôles de père et de mère , lorsqu’on se définit seulement en tant que tel, peuvent être contraignants. Il faut s’ouvrir et éclater la famille. Aujourd’hui, il y a plusieurs façons de vivre la famille et d’avoir des liens avec des enfants.
8- Trouvez-vous que l’on parle suffisamment des femmes sans enfant dans les médias? Qu’on valorise leur choix ou leur destin différent, sans enfant?
Tous les destins sont différents. Il n’y a pas de raison, selon moi, de parler d’une femme sans enfant plutôt que d’une autre.
9 – Quelle femme est votre modèle ou vous inspire? À qui vous identifiez-vous en tant que femme sans enfant?
J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Marilyn Monroe, cette icône de tous les aspects de la femme. Elle revêtait tous les archétypes de la féminité avec grâce, humour et désinvolture. Elle était la mère, la sainte, la pute. En avance sur son temps, elle a vécu sans enfant dans la liberté et dans l’image qu’elle s’était créée d’elle-même.
J’ai aussi la même admiration pour La Corriveau, la première femme moderne du Québec.
Deux femmes qui ont fait un sacrifice absolu pour la liberté d’être ce qu’elles voulaient être.
10-Enfin, à quoi consacrez-vous votre vie en ce moment? Quel en est le but?
Le même but qui m’a toujours animée: la création artistique qui a toujours été le moteur de mon existence.
Merci Chloé!
Chloé Ste-Marie est la créatrice de la Fondation Maison Gilles-Carle pour soutenir les aidants naturels. Découvrez et donnez à la fondation à l’adresse suivante:
http://www.fondationmaisongillescarle.org