La personne qui m’a fait le plus souffrir est un petit bout de femme, plaine de doutes et de peurs. Elle m’a considérée comme inférieure et incomplète. Je l’ai laissée faire. Aujourd’hui, je comprends son comportement et je voudrais m’adresser à elle et à ses enfants.
« À vous, mes enfants qui auriez dû naître.
À toi, la maman que tu aurais dû être.
À tous les êtres de chaire et d’os ou de songes qui ont été impactés par cette vie qui n’est pas ce qu’elle aurait dû être.
À tous les cœurs qui ont saigné de ne pas s’être rencontrés. Qui sont parvenus à se rafistoler pour continuer de battre.
À cette femme dont le ventre n’accueillera la vie mais qui saura vivre malgré ce vide incommensurable dont elle est faite. Son être n’existe qu’à moitié et malgré cela elle avance chaque jour, le cœur ouvert.
Et même si des larmes coulent.
Et même si la rage l’enflamme.
Elle est toujours là, le plus souvent debout. Je l’admire cette femme. Elle est plus forte que la douleur et le vide.
Je te pardonne.
Je te pardonne tout. Ce qui n’a pas été, ce qui aurait dû être, ce qui est et ce qui sera. Les paroles blessantes, les espoirs vains, les peurs , les doutes, le désespoir, les chances manquées, les mauvaises décisions, les trains manqués,… je te pardonne d’avoir été aussi dure.
Pardonne-toi. »
Nancy