WCW 2019: À chacun sa famille!

21 septembre: Célébrons notre valeur!

Le doute de soi:  c’est un état qui peut être difficile à accepter au quotidien. C’est indéniable: nous sommes souvent notre pire critique!  Être sans enfant quand ce n’est pas un choix peut nous amener à douter de notre propre valeur dans la société actuelle. Qu’avez-vous découvert de surprenant ou d’extraordinaire sur vous-même à travers votre trajectoire de non-maternité? Est-ce qu’une autre personne vous a accompagnée ou inspirée dans votre quête du sens de votre vie? Voici le témoignage de Sophie.


 

Quelque part en 1981 : «  Sophie, vient manger, c’est l’heure du souper! ». Concentrée sur mes bébés, je ne peux pas comprendre que ma mère ose me demander de laisser mes enfants seuls dans ma chambre pendant que moi j’allais me régaler. Alors, je décide d’apporter les petits dans la cuisine dans leur chaise haute ou dans leur poussette et on pouvait avoir un repas familial décent. À 4 ans, j’ai déjà cette fibre maternelle. La fibre de celle qui va se sacrifier pour SON enfant. Celle qui a envie de câliner, de dorloter et de bombarder un bébé de bisous.

28 octobre 2016 : Les deux minutes les plus interminables de ma vie. « Je ne veux pas être enceinte de ce gars-là ! Ce gars-là ne peut pas être un papa! Un papa est comme MON papa : dévoué, stable, confiant et surtout une bouée de sauvetage. Même si le chum est drôle et qu’il aime les enfants, il ne peut pas être père. Je ne veux pas de famille avec lui. »

Et c’est pendant ces deux longues minutes que j’ai réalisé que je désirais non seulement un enfant, je souhaitais une FAMILLE. Je devais chercher un père et non uniquement un chum. 1 min 58 s, 1 min 59 s, 2 minutes …«  Fiou, fausse alerte je ne suis pas enceinte ! »

21 juin 2017 : Je me réveille, j’ai 40 ans : Le début de l’infertilité. Je suis célibataire, je n’ai jamais rencontré le père de mes enfants.  Ce 40 ans marque la fin de la jeunesse, le début des maux, la fin d’un rêve d’avoir MA famille.

J’ai essayé d’enfouir ma peine. J’ai essayé de rester forte, mais mon fond intérieur n’allait pas. Et un jour, en janvier 2019, je suis allée au centre des femmes, j’ai rencontré des femmes qui comme moi n’avaient pas eu d’enfant par circonstances de la vie. J’ai pu pleurer, m’exprimer sans jugement et me permettre de critiquer la société qui trouve qu’être femme est avant tout être mère. Catherine-Emmanuelle Delisle, créatrice et blogueuse de Femmes sans enfant, a changé ma perception. Elle m’a fait voir que, bien qu’elle soit différente de ce que j’avais imaginé, ma vie  est aussi intéressante et captivante. De plus, Catherine-Emmanuelle a réussi à mettre des mots sur mes maux. Elle m’a démontré que je devais vivre un processus de deuil pour cet enfant que je n’aurai jamais.

Mars 2019 : Dans un café, avec Aurélie 5 ans, ma nièce, le serveur me dit : « Votre fille est ravissante !». Je lui réponds que ce n’est pas ma fille et que je n’ai pas d’enfant. Aurélie ajoute « Ce n’est pas vrai Sophie, tu es une maman chat. Elle a deux chats Mousse et Pouce. Ils sont trop mignons.»

Alors cette petite m’a fait réaliser que je suis maintenant dans la norme de la société. À chacun sa famille!

Sophie

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