Femme Sans Enfant

« À l’aube de la mi-trentaine, je ressentais le besoin d’aller de l’avant et de me libérer de ces années de « surplace émotif » en lien avec ma non-maternité en posant un geste concret, inscrit dans le temps : un rituel de passage.

Je tiens à le dire : il n’y pas de marche à suivre pour le rituel. Il existe autant de rituels,  que de personnes uniques.

Pour concrétiser ce moment, j’ai tout d’abord soigneusement choisi mon symbole et mon geste, suite à une réflexion étalée sur plusieurs mois. Mon choix s’est fait dans le respect de mes valeurs profondes et de ce qui est le plus important dans ma vie : la nature et mes proches, J’allais planter un arbre avec ma famille.

Par la suite, le choix d’une essence d’arbre indigène, la plus durable possible et adaptée au climat de ma région s’est imposée : un érable .

Puis, j’ai contacté les autorités et obtenu l’autorisation de planter un arbre dans mon parc préféré, au cœur de ma ville de résidence.

Lors d’une journée nuageuse à l’automne 2012, j’ai réuni mes proches: mon père, ma mère et ma soeur pour la mise en terre de mon arbre. J’ai tout d’abord lu un court texte résumant le but de ma démarche, les rêves auxquels je renonçais et ce vers quoi je désirais que ma vie s’oriente. Puis, j’ai disposé la feuille de papier sur laquelle était rédigée mon texte, sous les racines de l’arbre. Nous l’avons planté ensemble, avec émotion.

Mon rituel, s’est terminé par un repas que nous avons partagé dans un restaurant que notre famille aimait visiter à l’époque.

Je chéris encore à ce jour, ce moment non pas comme une finalité mais bien comme un pas de plus, sur le chemin du deuil en relation avec les personnes les plus importantes de ma vie. »