Non merci ! Je les aimerais trop pour être capable de te les rendre ! Voici la réponse courte si cette question m’était posée au détour d’une journée de fatigue par un parent doutant de son énergie ou de sa patience…

La vraie réponse est toute en nuances.

Je ne veux pas de tes enfants car, quoiqu’il arrive dans la vie, une maman est une personne unique et irremplaçable. Ce petit mot rempli d’amour qu’est « maman » ne peut être adressée qu’à une seule personne et je ne suis pas une remplaçante.

Je veux de tes enfants s’ils sont dans la peine et la douleur. Alors, malgré la conscience que la souffrance sera inévitable pour moi, je les guiderais et je les aimerais comme s’ils étaient les miens.

Je ne veux pas de tes enfants car je voulais des petits êtres humains qui soient les miens. Pas forcément de mon sang mais de mon âme. De ces êtres avec qui on est liés par un fil invisible et incassable. Des ces relations où un battement de cils est compris par l’autre, où un regard est un message, où la caresse d’une maman est un remède à la plus grande des blessures.

Je veux de tes enfants si ta route s’éloigne d’eux, parce qu’aucun enfant ne devrait avoir à se retrouver seul pour grandir et découvrir le monde. Je ferais alors de mon mieux pour les protéger, leur montrer les pièges mais surtout pour les ouvrir à la beauté du monde et les accompagner vers la découverte d’eux-mêmes et des autres.

Je ne veux pas de tes enfants bien qu’ils soient magnifiques car je serais avec eux comme une louve et il me serait impossible de faire le chemin inverse. Je serais incapable d’avoir le cœur brisé à l’idée de  les voir s’éloigner de moi dès que La maman, la vraie, ressurgirait.

Je veux de tes enfants si la Vie en décide ainsi car finalement, nous décidons de bien peu de choses. Ce dont je décide, c’est de l’amour que j’accepte de donner. Et je le donnerais inconditionnellement, passionnément et intensément. Si mon pied s’avançait sur ce chemin, il y avancerait pour l’éternité car je me donnerais dans ce rôle à corps et à cris. J’y mettrais toute mes forces et toute mon âme. J’oublierais que je ne suis pas sa maman pour qu’il ne doute jamais de moi.

Et même si tu veux me les échanger contre une heure ou deux de repos et de tranquillité, j’accepterais ! Je suis de celles qui rêve d’entamer la deuxième journée au retour du travail pour faire les devoirs, le souper, la douche, la lecture d’histoire et les câlins du soir. Je repartirais ensuite retrouver ma vie qui est très belle, également remplie d’amour, de voyages, de moments exceptionnels. Je retrouverais avec bonheur mes habitudes, mon foyer et ma liberté chérie !

Nancy