Chantal Parisien est une femme de 38 ans, enfant unique, mariée et sans enfants par circonstances de la vie. Elle est adjointe administrative et demeure au Québec.
1-Depuis quand savez-vous que vous ne pourrez jamais avoir d’enfants, Chantal?
Durant mon enfance, j’ai commencé à souffrir de maux de ventre récurrents. Devant la persistance de ces symptômes,vers l’âge de 12 ans, j’ai consulté des médecins à l’hôpital Ste-Justine. Suite à une échographie, ces derniers qui ont découvert la présence de kystes sur mes ovaires. J’ai donc été opérée sur le champ.
2-Qu’est-il arrivé suite à cette opération?
On m’a fait part du fait que je ne pourrais probablement pas avoir d’enfants.
3-Vous a-t-on offert un soutien psychologique lors de l’annonce d’un tel diagnostic?
Malheureusement non. J’étais seule avec le médecin lors de cette rencontre. L’hôpital ne m’a pas offert de soutien psychologique pour m’aider à traverser cette épreuve. Ce n’est que vers l’âge adulte, en consultant par moi-même des thérapeutes, que j’ai appris à accepter ce constat.
4-Comment avez-vous vécu votre deuil d’enfanter? Est-ce que cela s’est échelonné sur plusieurs années?
Mon deuil s’est effectué très progressivement à partir de l’âge de 12 ans. J’ai longtemps gardé espoir malgré tout d’avoir de nombreux enfants. Ce n’est que vers l’âge de 36 ans, au moment où j’ai dû me faire enlever l’endomètre car je souffrais d’endométriose, que j’ai vraiment tiré un trait sur ma possibilité d’enfanter un jour. Cette opération fut la concrétisation de l’abandon du rêve de donner la vie.
5-Étant enfant unique, avez-vous eu à porter le deuil de votre mère et de votre père d’avoir des petits enfants un jour?
Ma mère rêvait d’avoir des petits enfants. J’ai eu à porter pendant un certain temps son deuil . Mon père, quant à lui, n’a jamais fait allusion au fait qu’il n’aurait pas de petits enfants. Mon bonheur et mon équilibre étaient plus importants à ses yeux.
6-Craignez-vous la vieillesse sans enfants?
Oui. C’est une question qui me préoccupe quelque peu. Je ne voudrais pas me retrouver comme ces personnes âgées qu’on abandonne dans des centres de soins.
Heureusement, mon conjoint est père de deux enfants que je considère comme mes enfants. Je suis aussi la marraine d’un jeune garçon. J’espère que je pourrai compter sur ces personnes pour m’entourer lors de mes vieux jours.
7-Êtes-vous bien entourée socialement?
Le fait d’être enfant unique m’a rapprochée de mes cousins et cousines avec qui j’ai tissé des liens très étroits. J’ai aussi un bon cercle d’amis constitué davantage de gens ayant des enfants.
8-Est- ce que les animaux sont pour vous des compagnons de vie?
Oui. J’ai deux chiens dont je m’occupe avec amour.
Merci pour cet échange Chantal !