World Childless Week 2018: vivre sa maternité autrement

Dans le cadre de la World Childless Week 2018, j’ai invité mes lectrices à répondre à l’invitation de l’organisatrice, Stephanie Joy Philipps :écrire une lettre à son ou ses enfants jamais nés, une » lettre du coeur » ou comme Stephanie les appelle,  » Letters from our hearts » . Je partage ici, la lettre à son enfant écrite par Sabrina Blanchet, une fidèle lectrice de ma page facebook Femme sans enfant.


Vivre sa maternité autrement.

Du plus longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu avoir des enfants. Je me souviens de mon enfance à jouer à la maman et à l’enseignante d’école. Rendue à l’âge adulte, je voyais mes amies et leur conjoint fonder leur famille et j’avais hâte que se soit mon tour. La vie a suivi son cour et à 25 ans j’ai ENFIN rencontré l’homme avec lequel je voulais réalisé mon tout premier rêve: avoir des enfants. Après 2 ans d’essais « naturel », ma petite voix intérieur me disait que quelque chose n’allait pas. Après des rendez-vous chez différents médecins le verdict à tomber: ménopause précoce et infertilité.

Mes 27 ans je vais m’en souvenir longtemps, car à ce moment ma vie a pris un tournant à 180 degrés. Mon plus grand rêve, celui de la maternité, c’est effondré. Durant cette même période, j’ai aussi vécu un des plus grand deuil qu’un enfant puisse vivre: le décès de ma maman. Me voilà donc à 27 ans, infertile et orpheline ( mon papa étant décédé lorsque je n’avais que 4 mois).

Nous aurions pu ton papa et moi aller en clinique de fertilité. Après plusieurs discussions, nous avons décidé de ne pas y aller car comme dit le proverbe: « si il y a une porte qui se ferme, une fenêtre s’ouvre en quelque part. »

Toute cette introduction pour te dire que tu étais vraiment désiré. Depuis longtemps: je t’espérais, je t’imaginais. Serais-tu une fille ou un garçon? Aurais-tu mon nez ou celui de ton papa? Aurais-tu les cheveux bouclés de ton père, mon caractère de cochon? Quel aurait été ton prénom?

Toutes ces questions et bien d’autres resteront toujours sans réponses, mais la vie fait bien les choses. Ta tante Natasha a 4 enfants et ta tante Mimi en a 1. Tous nos couples d’amis ont aussi des enfants. Depuis 13 ans, j’ai la chance d’exercer le métier d’éducatrice. Je vis ma maternité autrement en aimant et m’occupant des enfants des autres.

Ça fait presque 10 ans, que j’ai reçu mon diagnostic. J’ai eu la chance de traverser cette épreuve avec mon amoureux qui est resté à mes côtés malgré toute cette aventure. Je remercie la vie à chaque matin de me l’avoir sur ma route et de vivre ma vie avec lui depuis 11 ans. Ma famille et mes amies qui m’ont épaulés, séchés mes larmes et pris dans leur bras quand j’en avais de besoin. Sans oublier mes collègues de travail qui m’ont écouté raconter mes histoires, mes doutes et répondues à mes nombreuses questions.

Il y a très longtemps que je voulais écrire cette lettre, mais les mots ne me venait pas. Je voudrais remercier Catherine-Emmanuelle du blogue Femmes sans enfants. La rédaction de cette lettre me fait réalisé que depuis le début de mon aventure de ma non-maternité, j’ai fais beaucoup de chemin.

Sabrina Blanchet

Femme sans enfants par circonstance de la vie et par la suite par choix

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